Longtemps oubliée, la Canaou est classée monument historique en 2010 et «patrimoine en Vaucluse» en 2022 . Elle a bénéficié en 2024 d’une restauration complète sous la maîtrise d’ouvrage de l’ASA du canal Saint-Julien et grâce aux nombreux financeurs publiques et privés.
Ces travaux ont redonné à cet ouvrage toute sa splendeur, rappelant ainsi l’ingéniosité humaine et l’importance vitale de l’eau en Provence.
Construit en 1537 pour permettre au canal Saint-Julien de franchir la rivière du Coulon et alimenter le moulin de Jean Meynier, baron d’Oppède, le pont-aqueduc de la Canaou (Canaù en provençal) est un joyau du patrimoine hydraulique provençal.
Cet ouvrage particulièrement ingénieux constitue une solution architecturale unique au monde.
La Canaou est composée de deux arches en pierre des Taillades. Elle s’étend sur 22 mètres et s’élève à 5,50 mètres au-dessus de la rivière. À l’origine, elle permettait au canal Saint-Julien de traverser le Coulon grâce à un caniveau en bois (aqueduc) soutenu par de nombreux crochets en fer, dont certains sont encore visibles aujourd’hui
Un siphon est installé sous la rivière en 1920 afin de ne plus avoir à subir les effets dévastateurs des crues qui emportaient régulièrement l’aqueduc.
L’histoire de la Canaou mêle l’ingéniosité de personnages historiques illustres et des avancées techniques majeures de l’époque. Léonard de Vinci, célèbre pour ses talents de polymathe, a clairement inspiré les plans de la construction de la Canaou, comme le montre l’un de ses carnets de croquis (voir illustration). Le roi François Ier, grand protecteur des arts et des sciences, est réputé pour avoir assisté à l’inauguration de cet ouvrage, affirmant ainsi son importance à la fois stratégique et symbolique. Enfin, Adam de Craponne, ingénieur hydraulicien du XVIe siècle, a joué un rôle notable dans l’amélioration du fonctionnement global de l’ouvrage.